Slideshow

Mes dernières critiques
Moi, Eva Braun
Le dernier tribun
Le dernier tribun
L'acier et la soie
L'acier et la soie
Le complot du Livret rouge
Le complot du Livret rouge
Le faubourg des diaboliques
Le faubourg des diaboliques
Dans les yeux de Mona Lisa
Dans les yeux de Mona Lisa
Mon oncle de l'ombre
Mon oncle de l'ombre
Néron
Néron
La disparue de Saint-Maur
La disparue de Saint-Maur
1793
1793
Femme qui court
Femme qui court
Code 1879
Code 1879
Mousseline la Sérieuse
Mousseline la Sérieuse
Sparteolus. Tome 1 : L'affranchi
L'affranchi
Être ou ne pas être
Être ou ne pas être
L'Empire romain par le menu
L'Empire romain par le menu
L'oeil du Goupil
L'oeil du Goupil
L'échange des princesses
L'échange des princesses
1789. L'été de sang
1789. L'été de sang
Metamorphosis
Metamorphosis

mercredi 7 mai 2008

Caligula

Caligula
Auteur : Allan Massie
Traduction : Jean Bourdier

Texte de présentation

Caius Caesar Augustus Germanicus, dit Caligula, est certainement, avec Néron, le plus décrié des empereurs romains. Il est généralement peint comme un fou meurtrier et débauché, porté à tous excès, les caprices et les cruautés, ayant fait nommer son cheval consul, pratiqué l'inceste avec ses soeurs et multiplié les exécutions injustifiées au sein des élites de Rome.
Pourtant, même les historiens les plus hostiles se trouvent contraints de reconnaître que tout ne fut pas négatif dans les quatre courtes années de son règne, et que l'on doit relever d'étranges contradictions chez ce souverain haï de l'aristocratie, mais adoré de la plèbe, comme il l'avait été, enfant, des soldats son illustre père Germanicus.
Ce sont ces contradictions qu'Allan Massie, alliant une fois de plus comme dans Les Mémoires de Tibère et Les Mémoires du roi David, la perspicacité psychologique et la compréhension humaine du romancier à l'érudition de l'historien, a entrepris de retrouver et d'analyser, détruisant au passage quelques mythes bien établis et reconstituant, à petites touches cruellement précises, le climat oppressant de toutes une époque.

Mon avis : Bien

Un narrateur témoin
Le récit de la vie de Caligula est mené par un narrateur dont on ignore le nom mais qui a côtoyé Caligula et la famille impériale (Tibère, Claude, Agrippine l'Aînée, Néron, Germanicus, Drusus...) en tant que militaire. Alors qu'il se trouve en exil sur les ordres de l'empereur Claude à Tomi, sur les rives de la mer Noire, Agrippine la Jeune le charge de rédiger la biographie de son frère Caius Julius Caesar Germanicus dit Caligula, qui vient de mourir.
Le narrateur se plonge alors dans ses souvenirs pour nous raconter tout un pan de l'histoire romaine, depuis la fin de règne de Tibère jusqu'à l'accession au pouvoir de Claude. Nous suivons ainsi Caligula depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte, un homme qui aurait pu être un grand empereur si les conditions le lui avaient permis. Mais les temps étaient difficiles et les relations au sein de la famille impériale n'étaient pas très tendres. Complots, hypocrisie, mensonges, ambition… la cour impériale était telle qu'il y avait de quoi devenir parano ! Après la mort suspecte de son père Germanicus, Caligula voit sa mère, ses frères et l'une de ses soeurs exilés grâce aux manigances du préfet du prétoire Séjan ; ils vont tous mourir dans des conditions plus que douteuses. Il échappe de peu à la mort orchestrée par Séjan grâce à sa grand-mère Antonia qui vient trouver Tibère pour le convaincre de l'innocence de Caligula. Le jeune homme qu'était Caligula a été très certainement marqué psychologiquement par toutes ces morts ; dès lors comment aurait-il pu devenir un empereur équilibré, juste, mesuré ? Sans compter qu'il était mal entouré, mal conseillé et manquait d'expérience. L'histoire n'a retenu de cet empereur que ses excès et sa démesure (relations incestueuses avec sa soeur, nomination de son cheval Incitatus comme consul...), devenant par là même l'archétype de l'empereur fou, comme le deviendra également un peu plus tard Néron. Mais les choses ne sont pas si simples !

Un bon équilibre entre fiction et réalité historique
En réussissant à marier harmonieusement sens romanesque et véracité historique, Alan Messie restitue avec brio ce climat pour le moins oppressant, dresse un portait psychologique de Caligula tout en finesse et détruit quelques clichés par la même occasion : j'ai notamment apprécié de voir enfin Livie comme un être de chair et de sang et non plus comme un être de perfection. Ici, elle n'est plus qu'une femme âgée acariâtre et dominatrice. De même, Agrippine l'Aînée, souvent présentée comme un modèle de matrone romaine, apparaît ici comme une femme si avide de pouvoir et de défendre les intérêts de ses enfants qu'elle en perd le sens des réalités et prend des risques inconsidérés, se croyant tout permis face à Tibère, incroyable par son intransigeance et son manque total de diplomatie, tout cela parce qu'elle descendait de l'illustre Auguste. Certes, on ne saura jamais de quel côté se trouve la vérité, mais il est agréable d'avoir un autre point de vue, car à force de toujours voir les personnages historiques sous le même angle, on a tendance à prendre pour argent comptant ce qu'on lit. Parfois, l'on peut regretter la part prise par le comportement psychologique des personnages sur les faits historiques et le manque de détails et de dates qui en découlent.

Un arbre généalogique bien utile
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'histoire romaine, l'auteur et l'éditeur ont pensé à joindre un arbre généalogique au début du roman. Très utile !

Comme d'habitude quand je lis un roman historique lié à la Rome antique, mon seul regret est d'avoir fini le livre !

Caractéristiques techniques

Livre papier

Éditeur : Éditions de Fallois
Date de parution : mai 2008
Couverture : brochée
Format : 15,5 cm x 22,5 cm
Pagination : 280 pages
ISBN : 978-2-8770-6630-3

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire